lundi 26 octobre 2009

Compte-rendu de la visite de l'Hôtel de Ville le 12-10-09





Le lundi 12 octobre 2009


L’Hôtel de Ville au fil des siècles

En ce début d’automne 2009, un petit froid glacial n’a pas arrêté nos braves étudiants et leurs professeurs à venir écouter un petit historique de l’Hôtel de Ville et à découvrir cette belle Place.

La conférencière, Mme BENNETT, nous a accueillis à bras ouvert. Avec beaucoup de patience, elle nous relate l’Histoire de la Maison aux piliers du 14ème siècle jusqu’à l’Hôtel de Ville de nos jours, en passant par les différentes époques marquantes de l’Histoire, de sa construction à sa destruction, de sa reconstruction à sa conquête de la perfection, de la Monarchie à la République, de la Guerre des Religions à la Révolution, de la Corporation au Conseil Municipal, de la peinture à la sculpture... Les étudiants ont suivi avec beaucoup d’intérêt et beaucoup d’application, cette leçon vivante.

Trop souvent, par manque de temps, nous passons devant ce beau lieu sans jamais poser trop de questions. Après une visite du lieu, nos apprenants ne peuvent plus rester indifférents à chaque fois quand ils passeront devant cet imposant bâtiment, avec ses innombrables statues en sa façade. Ils apprécieront la beauté de ce site d’autant plus, qu’ils ont maintenant son histoire en tête.



Julie CARCOUET

vendredi 2 octobre 2009

23ème feuille de route de Jean-Michel Gallet



EN INDONESIE

jmg 2009
le 30/09/2009

Feuille de route 23 – Indonésie – le Wayang Kulit et la “démocratie” politique

Le 06/07/2009
Jmg 2009

“Qu’est-ce qui t’attire en Asie ? “ . Nombreux sont les ami(e)s à me poser cette question (1). Impossible d’y apporter une seule réponse. Le climat (2). Un profond sentiment de liberté (3). Des rencontres (4). La beauté des scènes du quotidien (5). La participation à des projets de développement, ou plus souvent, la mise en relation de personnes afin qu’elles réalisent au mieux les leurs (6). Enfin, et peut-être surtout, la recherche de clefs permettant de mieux comprendre les ressorts de notre monde et de ceux qui le peuplent..
Ce n’est pas que l’Asie, malgré son riche passé culturel, soit obligatoirement la région du monde qui permette le mieux cette compréhension. Mais, c’est que, plonge dans un autre univers culturel, on approche plus facilement que dans son seul propre environnement, quelques-unes de ces universelles clefs grâce au recul que procure alors l’approche de deux cultures.
Clefs qui ne se découvrent pas forcement à la lecture de bibliothèques. Il suffit en fait d’ouvrir les yeux sur les scènes de la vie quotidienne. Ainsi, par exemple, de prendre le temps d’assister -nous sommes en Indonésie- au plus connu et au plus populaire des spectacles rencontre dans les îles de Java et de Bali (7) : le Wayang Kulit..

Mais d’abord, qu’est-ce que le wayang kulit? “wayang” signifie : ombre et “kulit “ : cuir.
Le wayang kulit est un “théâtre” ou l’ombre de marionnettes stylisées, faites de peau de buffle, apparaît, derrière un rideau, en contre-jour, grâce à la lueur d’une lampe ou d’une bougie. Il est l’une des formes artistiquement les plus anciennes en Indonésie - beaucoup le considèrent comme un “ancêtre” du cinéma, se déplaçant de village en village-, et surtout des plus populaires. Car il conte des histoires tirées de la principale épopée de la mythologie hindoue, le Mahabharata, un des deux livres sacrés de l’Inde avec le Ramayana.
Que nous conte donc cette saga mythico-historique qui a traversé les siècles ?
Le Mahabharata évoque des hauts faits guerriers qui ont opposé, environ 2 200 ans avant l’ère chrétienne, deux branches d’une famille royale, les Pandawa -cinq frères qui incarnent le Bien- et leurs cousins, les Korawa, -qui incarnent le Mal- pour la conquête du nord de l’Inde.

**
Au premier degré, les spectateurs sont séduits par des scènes où se succèdent combats, trahisons, amours -le tout entrecoupé de chants-, et ou surtout, les histoires des Hommes et des Dieux s’entremêlant, le fantastique et le surnaturel, sont toujours présents (8).
Mais qu’est-ce qui fait que cette histoire et son mode d’expression -en l’espèce, le wayang kulit- ont traversé les siècles pour rester, encore aujourd’hui, un mode de communication toujours très populaire ? Comment des foules indonésiennes, à l’ère d’internet et des jeux vidéos, peuvent-elles rester des heures (le spectacle dure en principe toute la nuit) captivées par le wayang kulit ?
Au delà de l’épopée, il y a certes une morale où le Bien triomphe du Mal -mais à l’asiatique, c’est-à-dire tout en nuances (9)-..ce qui peut réconforter tous ceux qui se considèrent comme écorchés par la Vie et qui peuvent alors croire qu’il existe, au moins quelque part, une “justice”.
Il y a aussi les bons mots, et surtout ceux des valets (les propos des membres des castes supérieures nobles -qui ont recours à une langue non comprise par le peuple- sont traduits par leurs valets en langue vernaculaire, ce qui permet le recours à des propos “crus” et surtout une critique, par ce subterfuge, des travers des puissants.
Bref, cette forme de théâtre a, comme tous les formes d’expression visuelle, une fonction de catharsis pour les spectateurs.
Est-ce là la recette de son succès ?
En fait, si le wayang kulit n’était qu’un récit mythico-historique, il est vraisemblable qu’il n’aurait pas franchi les siècles. S’il en est autrement, c’est que les histoires qu’il conte ou les personnages qui le peuplent sont chargés de symboles qui ont une fonction sociale. En effet, au delà du premier degré de compréhension de cette saga, à savoir la lutte entre les méchants et les bons, le wayang kulit distille une morale, celle du Mahabharata (10), à savoir comment établir un équilibre cosmique entre les Dieux et les Hommes et surtout entre les Hommes. Et cet équilibre doit permettre à chacun de savoir quelle est sa place et son rôle dans la société.

**
Certes, au delà de la magie du spectacle, à chaque spectateur d’accéder, comme il l’entend, à ce second degré, pour les lecteurs de cette feuille de route, je partirai, pour illustrer mon propos, de la fonction symbolique d’un des plus importants personnages du wayang kulit, celui de Semar.
Qui est donc Semar (11)?
Semar est considéré comme d’origine divine.
Selon certaines sources, il est descendant direct de Dieu et frère aîné de Shiva (12). Quand celui-ci devint roi des autres Dieux, Semar, lui, devint homme.
Selon d’autres sources, Semar serait le descendant des deux premiers êtres humains crées par Dieu : un homme (Nabi) et une femme (Babu Kawa) -qui ne sont pas sans rappeler Adam et Eve-. Eux-mêmes eurent deux enfants. Le premier fut Nabi Sis qui donna naissance à tous les prophètes : Nabi Nur (Noé) -(13)-, Nabi Ibrahim (Abraham) -(14)-, Nabi Isa (Jesus) et Nabi Muhammed (Mahomet). Le second fut Semar qui donna naissance aux Hindous et aux Javanais.
Quelle que soit, en tout cas, l’hypothèse retenue, le premier message que veut faire passer le personnage de Semar est clair : il existe des liens entre (les) Dieu(x) et les Hommes et tous les hommes -et leurs religions (15) - ont une origine commune.

Deuxième message : descendant de Dieu, Semar devrait jouer un rôle éminent dans le wayang kulit et surtout apparaître sous les traits qu’on prête habituellement à un Dieu -ou son descendant- : jeune, beau et tout puissant.
Or, rien de tout cela dans le personnage de Semar.
Semar apparaît en effet sous les traits d’un serviteur des Pandawa, même si son rôle s’apparente plutôt à celui d’une “éminence grise”.
Ensuite et surtout, Semar est représenté en personnage borgne, ventru, cassé par les ans, au nez aplati, à la mâchoire inférieure proéminente et au fessier rebondi.
Or, et telle est la leçon à retenir, ce personnage est respecté par les “puissants” du wayang kulit, et notamment par le héros des Pandawa, Arjuna. Arjuna tue les géants, rétablit l’ordre, fait triompher le Bien. Il est plus grand, plus fort que Semar, mais il doit l’écouter et le respecter car celui-ci a plus d’expérience, plus de sagesse malgré son apparence clownesque. Le personnage de Semar rappelle ainsi aux spectateurs que les plus jeunes doivent écouter les plus anciens et les respecter et aussi qu’il ne faut pas juger les gens sur leur apparence.

Troisième message. Le wayang kulit raconte l’histoire de la lutte éternelle entre les “bons”, incarnés par les Pandawa, et les “méchants” représentés par les Korawa. Sur ce fonds, Semar est celui qui, au delà de cette lutte, amène le spectateur à réfléchir sur le contenu des concepts du Bien et du Mal.
Idéalement -ou naïvement-, chacun voudrait que le Mal disparaisse à jamais de notre planète -ou de nos sociétés- et que s’instaure une paix éternelle entre tous les hommes. Bref, que le paradis puisse exister sur terre.
Semar, à l’aide de l’histoire suivante, apporte un éclairage un peu différent à cette vision dichotomique ou simpliste des êtres humains et, de là, de nos sociétés humaines.
Voici l’épisode. Un jour, Shiva (12) descendit sur terre sous la forme d’un magicien et ensorcela Arjuna. Il lui fit alors croire que la “paix” sur terre était possible, c’est-à-dire que les Pandawa et les Korawa pouvaient cesser de se combattre à condition de supprimer Semar qui, selon Shiva, conseillait mal les Pandawa..
Lorsque Semar vit approcher le “parricide”, il décida de s’immoler plutôt que de mourir des mains d’Arjuna. Il créa une boule de feu et sauta dedans. Il reprit alors sa forme divine et vainquit Shiva déguisé en magicien. La guerre entre les Pendawa et les Korawa continua donc.
Quelle est la morale de cette histoire ? Cette histoire signifie que la fin du “Mal” ne dépend pas de l’élimination d’un facteur externe. En fait, chacun de nous, peut-être certes à des degrés divers, est l’incarnation du bien et du mal. Ce sont donc d’abord les faiblesses qui se cachent en chacun de nous qu’il faut combattre en priorité pour trouver un réel équilibre personnel, puis sociétal (16).

Le Mahabharata, base du wayang kulit, enseigne en effet que l’univers est composé de deux forces qui s’opposent et s’opposeront toujours. L’une est positive et sacrée, celle des Dieux; l’autre, celle des démons, est négative, et aucune des deux ne disparaîtra. Entre les deux se trouvent les êtres humains. Ils sont personnellement soumis à l’influence de forces négatives (colère, passions, maladies…) qu’ils doivent combattre pour atteindre l’ordre positif, contribuant ainsi à l’équilibre général de la communauté familiale ou du village, au delà de leurs désirs ou de leurs problèmes personnels.... Cette philosophie, qui imprègne les différentes cultures asiatiques, à pour conséquence une relation différente à notre concept de démocratie politique (17). Car les solutions aux problèmes rencontrés ne passent pas par des facteurs externes, mais d’abord par la lutte que chacun doit mener contre ses propres faiblesses pour arriver à la fin de la douleur. Les puissants ne sont pas exonérés de l’application de cette règle. Et au contraire leur mission n’en est, du moins en théorie, que plus difficile (18).
Certes une partie d’une élite urbanisée asiatique ayant pu faire des études supérieures peut avoir une vision de l’ordre social plus proche de celle de l’occidental. Mais il s’agit là d’une minorité. La grande majorité des populations reste encore empreinte d’une culture rurale au fondement pluri-millénaire pour laquelle l’équilibre personnel, et de là, celui des communautés dans lesquelles on vit, reste la priorité.

**

Au delà de la nécessite d’une éthique, le wayang kulit démontre également que les différentes manifestations de cultures “étrangères” à la nôtre -ici illustrées par une expression artistique, le wayang kulit, ou par une cérémonie religieuse-, peuvent paraître superficielles, exotiques ou anecdotiques à l’occidental de passage (19), alors qu’elles reflètent des symboles gardiens d’un ordre socio-politique. Même si cet ordre n’est ni éternel ni immuable, ne pas les comprendre, et de là les négliger, ne peut que conduire à des impasses, notamment lorsqu’on cherche des modes d’évolution de ces sociétés à un nouvel environnement.


Jean-Michel GALLET


(1) certains ajoutent même, avec un clin d’œil qui se veut complice : “ tu dois bien avoir une femme là-bas”, vue mon itinérante permanente, je devrais alors être polygame… en application d’un adage dont on affuble habituellement les marins.
(2) ouvrir, le matin, les yeux ou sa fenêtre, sur un radieux soleil vous fait oublier, à défaut de la “misère” chantée par Aznavour, bien des petites misères.
(3) sentiment que je ressens avec la plus forte intensité lorsque je parcours la campagne en moto, au gré ou au hasard des petites routes et pistes…découvrir, ici, une fête ou un événement religieux, là faire une rencontre inattendue, ici ou là, s’extasier devant la beauté indicible d’un paysage…et faire en sorte que chaque nouveau jour soit différent de celui de la veille
(4) en voyage, j’éprouve toujours un réel plaisir à faire connaissance avec des occidentaux qui vivent sur place. Certains s’y sont échoués, comme ce Français de 62 ans, rencontre l’année dernière, qui (sur)vivait à Bali de “petits” métiers et d’une pension de la sécurité sociale de 27 euros par mois, il espérait toutefois, à 65 ans, voir ses ressources augmenter d’une autre “petite” pension suisse, car il avait travaillé “quelques années” pour des sociétés de ce pays en Amérique du sud et en Amérique centrale. D’autres y vivent pour leur plus grand plaisir. Ainsi, Bernard, un ami qui a décidé de prendre sa retraite ici, et qui adore faire découvrir “son” île à de nombreux Français de passage. J’aime aussi aller, à Ubud, la capitale culturelle de l’île, prendre une bière chez Thierry, un autre Français qui a ouvert un restaurant, mais aussi surtout une librairie, un vrai trésor pour qui veut mieux connaître l’histoire et la culture de l’île, et de plus, son restaurant-bibliothèque est, le soir, le lieu de rendez-vous d’une partie de la communauté francophone locale. J’y écoute là l’histoire de destins humains qui ont parcouru la planète pour concrétiser des rêves qui se sont parfois fracassés sur les réalités de la vie
(5) j’espère pouvoir, lors de mon prochain retour en France, vous faire partager quelques photos d’Indonésie du moins, si vous avez apprécié les deux premiers diaporamas sur le Cambodge et le Laos.
En réalité, je ne photographie pas tout ce que je découvre, j’ai un thème photographique favori que je définirai comme celui du/des “monde(s) en voie de disparition”, thème que, toutefois, je me refuse à traiter sous un angle misérabiliste. La beauté doit toujours être présente.
(6) ainsi dans la feuille de route 22 -“ Laos en pointille“-, j’avais écrit que Guy Lherbier, un Français qui s’est réinstallé au Laos depuis 1990, m’avait demandé si je pouvais retrouver Pierre Dupont-Gonin, un haut fonctionnaire qui fut la cheville ouvrière de la réinstallation de Hmong en Guyane, cette sollicitation m’a permis d’entrer en contact avec ce dernier, et ainsi de permettre que se renoue le contact entre des personnes qui s’étaient perdues de vue depuis plusieurs décennies, mais surtout, grâce aux relations de Pierre Dupont-Gonin, de mettre en contact un cinéaste qui projette la réalisation d’un téléfilm -sortie envisage en 2011 pour le 150eme anniversaire de la mort d’Henri Mouhot- et Guy Lherbier -qui a, depuis 1993, pris en charge la réhabilitation du cénotaphe d’Henri Mouhot à Luang Prabang-. La suite dans une prochaine feuille de route ?
(7) l’Indonésie compterait 17 508 îles, les plus connues sont celles de Java (où se trouve la capitale -Djakarta-. C’est aussi l’île la plus peuplée du monde. Elle regroupe la moitié de la population indonésienne -soit 130 millions d’habitants sur un total de 237 millions-) et de Bali, île hindouiste alors que Java est majoritairement musulmane
(8) cet arrière-fonds culturel se retrouve également dans la composante la plus populaire de l’industrie cinématographique indienne, dénommée “Bollywood”. Cette expression artistique, la plus importante du monde en nombre de films tournés, s’apparente à la comédie musicale.
(9) et avec des personnages qui, tous, ne sont jamais ni totalement “blancs” ni totalement “noirs”, mais reflètent toutes les nuances du “gris” ainsi, certains membres des Pandawa -qui incarnent le Bien- sont épris du démon du jeu et surtout sont d’incorrigibles menteurs. Même les Dieux ne sont pas exempts de défauts, ainsi Krishna (*) suggère des “coups de Jarnac” lors de combats et n’hésite pas à sacrifier une partie de ses fidèles
(*) Krishna est une divinité importante de l’hindouisme. Il serait la 8ème réincarnation de Vishnu
(10) si le Mahabharata est souvent compare à la Bible, c’est parce que, au delà de ces faits guerriers, il conte l’histoire des relations entre les Hommes et les Dieux et enseigne une philosophie : “celui qui, abandonnant tous les désirs, vit libre de toute entrave personnelle et de tout égoïsme, celui-là obtient la paix” Mahabharata VI – “les Sages ne pleurent ni sur les morts, ni sur les vivants “ Mahabharata VI
(11) voir le site www.baliauthentique.com et “the religion of Java “ par Clifford Geertz
(12) Shiva, un des plus importants Dieux hindous avec Brahma et Vishnu, est un personnage complexe et contradictoire. Souvent représenté avec un 3ème oeil, symbole de la sagesse, il représente la destruction, mais celle-ci a pour but la création d’un monde nouveau
(13) Noé : son histoire est contée dans les chapitres 6 a 9 de la Genèse. Il eut trois fils : Sem (ou sémite- milieu), Cham (Afrique – sud) et Japh (Eurasie – nord). Les fils de Noé seraient ainsi à l’origine des différents peuples de la terre. Le Coran présente Noé comme un prophète.
(14) Abraham est considéré comme l’ancêtre des peuples juifs et arabes (chapitre 25 de la Genèse). Il aurait vécu 1 800 ans avant notre ère et serait le fils de Sem, un des trois fils de Noé, lesquels étaient retombés dans l’idolâtrie. Il est considéré comme le père du monothéisme et de la religion primitive des Hébreux. Ismaël, son fils aîné, est considéré comme le père des Arabes alors que Isaac est celui des Juifs
(15) ce qui explique le syncrétisme permanent de la religion hindoue
(16) ce qui me rappelle l’histoire que se plaisait à conter un de mes anciens Directeurs : “monsieur Gallet, vous êtes le chef -ou le berger- d’un troupeau de moutons, forcement, il y a inévitablement, au sein du troupeau, un mouton “noir” qui sème l’anarchie, vous le repérez, vous l’isolez grâce à une savante et complexe stratégie et vous le faites disparaître, confiant et satisfait, vous reprenez la tête de votre troupeau, un peu plus tard, vous vous retournez. pour découvrir, au milieu de votre troupeau que le plus sage de vos animaux est devenu un mouton noir.”
Autre aphorisme : “chacun d’entre nous contient deux personnages et le plus important est rarement le plus visible” (Woody Allen)
(17) ainsi que l’atteste un récent sondage réalisé en Thaïlande, selon lequel les 2/3 des habitants de ce pays -souvent considéré, malgré ses actuels avatars, par de nombreux experts, comme “démocratique”- étaient disposés à “vendre” leur suffrage lors d’élections.
(18) une anecdote pour illustrer le devoir de responsabilité des puissants. Je faisais part à un ami sino-cambodgien d’une étude sur le “management en entreprise” dans différents pays du monde. Au chapitre “Chine”, l’étude signalait que la règle d’or du salarié “est de n’apporter que des bonnes nouvelles à son supérieur”. Sur le ton de la plaisanterie, je signalais alors à mon ami “qu’il était plutôt facile d’être chef d’entreprise dans ce pays”. Sa réponse fut éclairante : “détrompe-toi, car le chef sait que ses subordonnés ne lui apportent que des nouvelles considérées comme positives. Sa tâche est donc plus difficile que dans des pays ou la protestation est un mode de fonctionnement permanent, car il doit savoir déceler, face à un comportement lénifiant et trompeur, ce qui ne va pas”
(19) et, à l’inverse, comme telles peuvent apparaître nos propres manifestations artistiques ou religieuses occidentales à l’étranger qui les découvre.