lundi 21 juillet 2008

Visite du parc de Versailles du 22 juin 2008

Le 23/06/2008
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Les Grandes Eaux Musicales de Versailles (22/06/2008)



A chacune de mes participations aux sorties du Centre-France Asie, je me pose la même question : pourquoi diable, certes sur les sages recommandations de Julie, emporte-je toujours mon casse-croûte... Nos amis asiatiques ont préparé tant de mets délicieux qu’ils n’ont de cesse de nous faire goûter et déguster que mon sandwich jambon-beurre me paraît toujours bien insipide et inutile….
Le cérémonial du repas est quasi invariable. Un peu avant midi, les allusions des participants « à des tiraillements d’estomac » se faisant de plus en plus nombreuses, des « éclaireurs », sous la houlette de Julie, se mettent à la recherche d’un emplacement adéquat pour la halte-repas. Le signal des agapes est alors donné par l’extraction -de je ne sais où- d’une immense nappe et de couverts.
Commence alors « un repas asiatique ». Au gré des sorties et de l’origine des participants, s’étalent sur la nappe de fortune diverses préparations culinaires de Chine, du Viet Nam, du Cambodge ou du Japon où l’on retrouve invariablement des riz d’origines diverses et des sauces dont les parfums rappellent des pays lointains. Mais surtout, un repas asiatique signifie un repas partagé. Partagé en ce sens qu’il est impossible d’imaginer qu’un participant déjeune à l’écart du groupe. Mais aussi partagé en ce sens que chaque participant est amené à -et, je dirai même, doit- goûter et regoûter chacun des mets préparé avec soin la veille du départ par tous les participant(e)s asiatiques.
Un repas asiatique, c’est aussi un temps où tout est sujet à des éclats de rire itératifs. Il y a bien sûr la sauce qui se renverse, le nem qui choit sur la nappe, le thé qui brûle les doigts ou le palais. Et surtout, le rappel par chacun de joyeux événements liés à de précédentes sorties ou à sa vie propre.
A l’heure du dessert, Julie se lance alors dans ce qui est la finalité de cette sortie, en l’espèce l’histoire du château de Versailles et de ses concepteurs ; l’histoire des Rois de France qui l’ont construit et habité, la discussion s’égarant alors inévitablement vers l’évocation des amours et des dames qui ont fait cette histoire. Evidemment, ce rappel permet de nouveaux éclats de rire et des sous-entendus égrillards…
L’après-midi, rompant avec les habitudes asiatiques de la sieste, Julie emmène la vingtaine de participants vers le Trianon, le Petit comme le Grand…. Je soupçonne Julie d’avoir un petit faible pour Marie-Antoinette…
Une bonne et saine fatigue commençant alors rendre bien lourdes les jambes et l’herbe paraissant de plus en plus verte et tendre, une halte-repos est alors décidée…. Nombreux furent alors ceux et celles qui, au son de musiques ininterrompues de l’époque de la grandeur de Versailles (Vivaldi, Lulli, Charpentier..) jaillissant de chaque bosquet, sombrèrent dans les bras de Morphée…
Au milieu de l’après-midi, Julie, après avoir extirpé de son sac le plan des jardins de Versailles, entraîne les participants à la découverte des bosquets. Certes, à la sortie de chaque massif arboré et de ses dédales, force est de constater que le groupe a perdu une partie de ses participants, mais au bosquet suivant, les effectifs se reconstituent toujours. Il est vrai que les téléphones portables ne sont pas toujours étrangers à ces miracles à répétition. En réalité, nous n’avons « perdu » que trois personnes au cours de cette journée : un couple de jeunes Chinois dont l’objet n’était manifestement pas la visite du Parc, du moins en groupe, et une Vietnamienne qui, dès le départ, se plongea dans la lecture d’un livre d’où son regard ne sortit jamais…
A 17 heures 30, effectifs au quasi complet, tous admirent le « final » : une symphonie visuelle et auditive entre les eaux et la musique au bassin de Neptune..
Que dire de cette journée ?
D’abord qu’elle constitue un « événement » dans la vie de chacun des participants. Il n’est que d’entendre la jubilation avec laquelle chacun et chacune conte ses précédentes sorties avec le Centre France-Asie pour en être convaincu.
Ensuite que nous avons pu bénéficier d’un merveilleux et chaud soleil pour cette découverte du Parc du château de Versailles au son de musiques classiques et du jaillissement de grandes Eaux, le tout en parfaite harmonie avec la majesté des lieux.
Enfin, que chacun a pu, une nouvelle fois, apprécier le dévouement et l’omniscience de l’infatigable Julie. Mais aussi son infinie patience…
Qu’il en faut de la patience pour, après avoir tout organisé dans les moindres détails et donné et redonné les consignes, supporter avec le sourire :
- les étonnements de ceux et celles qui n’ont pas pris la bonne carte de transport ou les documents d’accompagnement de leurs titres de transport
- les absences -sans explications ou excuses- de ceux et de celles qui avaient fait modifier les horaires de départ pour assurer de leur présence cette sortie
- ceux et celles qui, à peine arrivés au lieu de destination s’engouffrent, pour un temps indéterminé, dans les pâtisseries et « Mac Do » de Versailles pour acheter qui des frites, qui du coca, qui un gâteau, retardant d’autant les autres participants qui, eux, ont passé leur soirée de la veille, conformément aux conseils de Julie, à préparer le repas du midi pour le lendemain…
Mais il s’agit là de réalités auxquelles chaque organisateur de groupes est confronté et que chacun oublie bien vite tant le plaisir de se retrouver ensemble l’emporte toujours sur toutes les petites et inévitables contrariétés..

Vivement la prochaine sortie..


Jean-Michel Gallet




































Compte rendu du 20/06/2008 - Conférence sur le château de Versailles

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Le 12/07/2008

Pour mieux comprendre Versailles et l’histoire de France

La dernière « soirée » des boursiers (20/06/2008)



La réussite des « rencontres » organisées par Julie pour les boursiers du Centre France-Asie dépend essentiellement d’un facteur, à savoir de la qualité de l’intervention de l’orateur. Mission une nouvelle fois réussie pour le conférencier, M. Pernot. A preuve la conclusion tirée de la soirée, en ce 20 juin, par chacun des 25 participant(e)s : avoir envie de découvrir ou de redécouvrir Versailles et son château.

Mais une soirée des boursiers, c’est d’abord un repas pris en commun. Ce temps est important car il permet des échanges. Echanges qui permettent à chacun de sortir un peu de l’isolement auquel nombre de nos amis étudiants sont souvent confrontés dans leur vie quotidienne.

Echanges lors de la préparation du repas et échanges pendant sa prise. Echanges avec Julie, car nombreux sont ceux et celles qui profitent de cette soirée pour interroger Julie sur tel ou tel problème personnel rencontré. Enfin, « échange » avec leur pays d’accueil. Car, hors leur sphère de spécialisation, rares sont les étudiants qui ont la possibilité de mieux comprendre l’environnement, en l’espèce culturel et historique, dans lequel chacun est plongé au quotidien. Quelle meilleure approche peut-il y avoir que celle de l’histoire, et qui plus est, à partir d’un des symboles de cette histoire : le château de Versailles.

Il y a toutefois une condition à la réussite de cet exercice : que l’intervention du conférencier ne soit pas une simple lecture de ce que chacun peut trouver dans un guide de voyage destiné au grand public.

Or, force est de reconnaitre que la présentation de Versailles réalisée par M. Pernot a été du même niveau que toutes les précédentes : alliant à la fois clarté et compétence, elle mérite toujours le qualificatif de l’excellence.

Que nous a fait découvrir M. Pernot ?

Que Versailles ne fut pas le fruit d’un hasard, mais celui d’un continuum et celui d’une époque.

Fruit d’un continuum en ce sens que le conférencier, avec force diapositives, sut nous démontrer la « filiation » entre Vaux-le-Vicomte et Versailles tant sur le plan architectural –grâce à Le Vau (architecte), le Brun (décorateur) et le Notre (paysagiste)- que sur le plan historique -Louis XIV, après avoir fait « embastiller » Fouquet, voulant surpasser l’œuvre architecturale de son Intendant-.

Fruit d’une époque en ce sens que le château de Versailles devait symboliser la force du « Roi soleil », monarque se voulant ou se considérant comme le plus puissant de la planète, mais aussi était à l’image de toute une organisation sociale et politique allant des courtisans au peuple.

Aussi, rien ne fut le fruit du hasard. Chaque agencement devait avoir une portée symbolique et politique. Ainsi, par exemple, les jardins « à la française » qui, rompant avec l’ordonnancement de ceux des époques précédentes et notamment des châteaux de l’époque de la Renaissance, devaient symboliser « une nature dominée ».

Versailles devait aussi incarner une Europe bâtie autour de la toute-puissance de la France, ce dont d’ailleurs témoignent nombre d’apports artistiques de toute l’Europe et notamment de l’Italie et des Pays-Bas. Les réceptions qui y furent données devaient être les plus imposantes jamais organisées surtout lorsqu’il s’agissait d’impressionner un monarque étranger, y compris asiatique comme les envoyés du monarque de Thaïlande.

Une construction qui toutefois, ainsi que le souligna avec ironie l’intervenant, marqua paradoxalement le début du « déclin », certes encore relatif -ou pour reprendre les termes d’un récent ouvrage d’un historien, Max Gallo, de « l’hiver »- du Roi-Soleil alors que le château devait symboliser son zénith.

Mais n’en est-il pas ainsi de toutes les constructions humaines… Angkor symbolisa la toute puissance khmère, mais aussi le début d’un déclin.. Aujourd’hui, les tours que certains concepteurs font s’élancer vers le ciel, toujours plus haut, toujours plus audacieuses, notamment en Asie ou dans le Golfe persique marquent à la fois une volonté de toute-puissance et peut-être une apogée annonciatrice d’un déclin..

Chaque homme, chaque époque, chaque civilisation veut toujours aller plus haut, plus fort jusqu’à épuiser ses forces et, pour les chefs, celles de leur peuple..

Mais, en même temps, ces constructions témoignent aussi d’une époque et surtout d’un niveau de civilisation, et font partie du « patrimoine mondial de l’Humanité » sur lequel se construisent ensuite d’autres civilisations ou cultures. Nous sommes tous les héritiers des époques qui nous ont précédés. En ce sens, le château de Versailles est une des bases incontournables de notre culture quotidienne et mérite bien que chacun s’y arrête et l’admire.

Jean-Michel Gallet