lundi 21 juillet 2008

Compte rendu du 20/06/2008 - Conférence sur le château de Versailles

Jmg0308

Le 12/07/2008

Pour mieux comprendre Versailles et l’histoire de France

La dernière « soirée » des boursiers (20/06/2008)



La réussite des « rencontres » organisées par Julie pour les boursiers du Centre France-Asie dépend essentiellement d’un facteur, à savoir de la qualité de l’intervention de l’orateur. Mission une nouvelle fois réussie pour le conférencier, M. Pernot. A preuve la conclusion tirée de la soirée, en ce 20 juin, par chacun des 25 participant(e)s : avoir envie de découvrir ou de redécouvrir Versailles et son château.

Mais une soirée des boursiers, c’est d’abord un repas pris en commun. Ce temps est important car il permet des échanges. Echanges qui permettent à chacun de sortir un peu de l’isolement auquel nombre de nos amis étudiants sont souvent confrontés dans leur vie quotidienne.

Echanges lors de la préparation du repas et échanges pendant sa prise. Echanges avec Julie, car nombreux sont ceux et celles qui profitent de cette soirée pour interroger Julie sur tel ou tel problème personnel rencontré. Enfin, « échange » avec leur pays d’accueil. Car, hors leur sphère de spécialisation, rares sont les étudiants qui ont la possibilité de mieux comprendre l’environnement, en l’espèce culturel et historique, dans lequel chacun est plongé au quotidien. Quelle meilleure approche peut-il y avoir que celle de l’histoire, et qui plus est, à partir d’un des symboles de cette histoire : le château de Versailles.

Il y a toutefois une condition à la réussite de cet exercice : que l’intervention du conférencier ne soit pas une simple lecture de ce que chacun peut trouver dans un guide de voyage destiné au grand public.

Or, force est de reconnaitre que la présentation de Versailles réalisée par M. Pernot a été du même niveau que toutes les précédentes : alliant à la fois clarté et compétence, elle mérite toujours le qualificatif de l’excellence.

Que nous a fait découvrir M. Pernot ?

Que Versailles ne fut pas le fruit d’un hasard, mais celui d’un continuum et celui d’une époque.

Fruit d’un continuum en ce sens que le conférencier, avec force diapositives, sut nous démontrer la « filiation » entre Vaux-le-Vicomte et Versailles tant sur le plan architectural –grâce à Le Vau (architecte), le Brun (décorateur) et le Notre (paysagiste)- que sur le plan historique -Louis XIV, après avoir fait « embastiller » Fouquet, voulant surpasser l’œuvre architecturale de son Intendant-.

Fruit d’une époque en ce sens que le château de Versailles devait symboliser la force du « Roi soleil », monarque se voulant ou se considérant comme le plus puissant de la planète, mais aussi était à l’image de toute une organisation sociale et politique allant des courtisans au peuple.

Aussi, rien ne fut le fruit du hasard. Chaque agencement devait avoir une portée symbolique et politique. Ainsi, par exemple, les jardins « à la française » qui, rompant avec l’ordonnancement de ceux des époques précédentes et notamment des châteaux de l’époque de la Renaissance, devaient symboliser « une nature dominée ».

Versailles devait aussi incarner une Europe bâtie autour de la toute-puissance de la France, ce dont d’ailleurs témoignent nombre d’apports artistiques de toute l’Europe et notamment de l’Italie et des Pays-Bas. Les réceptions qui y furent données devaient être les plus imposantes jamais organisées surtout lorsqu’il s’agissait d’impressionner un monarque étranger, y compris asiatique comme les envoyés du monarque de Thaïlande.

Une construction qui toutefois, ainsi que le souligna avec ironie l’intervenant, marqua paradoxalement le début du « déclin », certes encore relatif -ou pour reprendre les termes d’un récent ouvrage d’un historien, Max Gallo, de « l’hiver »- du Roi-Soleil alors que le château devait symboliser son zénith.

Mais n’en est-il pas ainsi de toutes les constructions humaines… Angkor symbolisa la toute puissance khmère, mais aussi le début d’un déclin.. Aujourd’hui, les tours que certains concepteurs font s’élancer vers le ciel, toujours plus haut, toujours plus audacieuses, notamment en Asie ou dans le Golfe persique marquent à la fois une volonté de toute-puissance et peut-être une apogée annonciatrice d’un déclin..

Chaque homme, chaque époque, chaque civilisation veut toujours aller plus haut, plus fort jusqu’à épuiser ses forces et, pour les chefs, celles de leur peuple..

Mais, en même temps, ces constructions témoignent aussi d’une époque et surtout d’un niveau de civilisation, et font partie du « patrimoine mondial de l’Humanité » sur lequel se construisent ensuite d’autres civilisations ou cultures. Nous sommes tous les héritiers des époques qui nous ont précédés. En ce sens, le château de Versailles est une des bases incontournables de notre culture quotidienne et mérite bien que chacun s’y arrête et l’admire.

Jean-Michel Gallet



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