mardi 28 octobre 2008

Réunion du 24 octobre

Jmg0807
Le 14/11/08
Réunion des boursiers – 24 octobre 2008 –
«prends celle qui sera heureuse de te voir vieillir »
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En ce vendredi 24 octobre, 31 boursiers du centre, après un excellent couscous, n’ont été qu’yeux et oreilles, pour entendre, pendant presque deux heures, le père Bonnet aborder un thème qui n’a visiblement laissé aucun des participants indifférent : le mariage. Il est vrai que l’orateur a réussi une gageure : situer le mariage dans un processus d’élévation de chaque conjoint au sein d’un couple sans masquer les challenges auxquels cette institution est aujourd’hui confrontée.

Le Père Bonnet a d’abord situé l’institution du mariage dans une perspective historique et sociologique.
Initialement, le mariage s’est structuré autour du besoin vital du groupe, à savoir assurer sa pérennité. Dans ce contexte, les époux ne se choisissaient pas -c’était le rôle des parents- et la finalité du mariage était d’avoir une progéniture.
C’est sous la double influence judéo-chrétienne que le mariage est devenu dans le monde occidental « une affaire d’amour » en établissant un lien entre Dieu et l’union de deux êtres. Cette intervention du divin a transformé une célébration qui était jusqu’alors une simple « affaire de famille » en « fête religieuse » : en s’unissant par le sacrement du mariage, deux êtres s’unissent également à Dieu, hors des influences parentales, et à jamais.
Cette vision religieuse du mariage, pour tant est qu’elle ait jamais fonctionné à grande échelle, est aujourd’hui battue en brèche par les évolutions de la société.
Progressivement, le mariage s’est laïcisé : tout mariage religieux a dû être précédé d’un mariage civil -ce qui a permis aux croyants d’autres religions de se marier-. Le divorce a été progressivement établi, brisant ce que Dieu avait uni.
Plus récemment, diverses évolutions semblent remettre en cause l’institution du mariage : la cohabitation est devenue la règle (80% à 90 % des couples « cohabitent » avant le mariage) ; le taux de divorces -reconnu juridiquement en 1790- s’accroît, et les familles « recomposées » deviennent majoritaires; le nombre de PACS est en constante augmentation chaque année.
Le mariage est-il condamné à disparaître ?
Pour le Père Bonnet, une telle conclusion n’est pas de mise. Bien au contraire dans la mesure où la recherche d’une union fondée sur l’amour entre deux êtres -donc sur le respect de l’autre- est de plus en plus la norme en dépit des apparences.
La vision chrétienne du « mariage » est donc bien toujours une vision d’avenir, même si les adaptations des institutions et souvent des mentalités se font parfois avec du retard ou des réticences.
Pour illustrer son propos, le Père Bonnet rapporta une anecdote véridique. A Venise, il y a une cinquantaine d’années, un marin demande à se confesser à un prêtre francophone…qui se révéla être le futur Jean XXIII. Notre voyageur fit part au prélat d’une interrogation. En effet, marin, il avait selon la réputation faite aux membres de cette profession, « une femme dans chaque port » et demandait en conséquence, non peut-être non sans arrière-pensée, laquelle choisir. Le futur Pape lui répondit : « prends celle qui sera heureuse de te voir vieillir ». Même si l’histoire ne dit pas ce que l’intéressé fit de ce conseil, sa morale est un hymne à l’amour toujours d’actualité.

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Si le nombre de questions posées après l’intervention de l’orateur peut être apparaître comme l’audiomètre de l’intérêt manifesté par les participants au thème retenu, cette soirée fut incontestablement celle du record des mains levées à la recherche d’une explication ou pour exprimer un sentiment ou un avis. Et que dire de toutes les questions, qui principalement faute de temps, ne purent être exprimées.
Cette soirée a été le parfait modèle de ce que nos amis asiatiques attendent de ces rencontres.
La raison principale en est d’abord que ce thème a interpellé tous les jeunes, surtout asiatiques, pour qui d’ailleurs ce sujet est encore souvent, chez eux, tabou.
Mais surtout, en resituant le mariage dans un cadre et une perspective d’élévation de l’âme -alors que les sociétés occidentales peuvent donner à nos amis asiatiques l’impression de n’accorder d’intérêt et de sens qu’à la licence et la permissivité-, il a eu l’immense mérite de démontrer, à partir du mariage, le rôle du christianisme et de ses valeurs dans notre culture occidentale. Leur permettre de découvrir et de mieux comprendre notre monde dans lequel ils sont amenés à vivre plusieurs années (1), n’est-ce pas le plus beau cadeau que peut leur faire le Centre ?
Jean-Michel Gallet
(1) ce qui me fait regretter la disparition d’un autre extraordinaire outil de découverte de notre culture à des étudiants qui seront demain les cadres de leur pays : les « sorties » dominicales..























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