mardi 14 décembre 2010

27ème feuille de route de Jean-Michel GALLET

Feuille de route 27 : connaissez-vous la “ sambah” balinaise ?

Traditionnellement, à Bali, on danse le kecak(1), le barong (2), et surtout le legong (3). Pas la samba(h). En réalité, la “sambah “ est le nom donné à un festival qui, chaque année, en mai ou en juin, se tient à Tenganan, un village situé au sud-est de l’île. Festival dont le point d’orgue est la tenue d’un “jeu-combat” intitulé “pandanus sambah”. Mais pourquoi “pandanus” ?

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“ Bonjour. Heureux de te savoir de retour à Bali….Je te conseille d’aller à Tenganan, le week-end prochain, pour assister à des combats”. Ainsi était libellé le courriel qu’Andi Suscirta, un ami médecin balinais, également passionné de photos (4), m’a envoyé dès mon arrivée dans cette île qui, en dépit de nuisances croissantes (5) liées à l’évolution économique et sociale et à un afflux massif de touristes (6), conserve un charme et un attrait incomparables (7).
Mais Tenganan, ce n’est pas vraiment Bali. Ou plus exactement, Tenganan se veut une particularité dans cette particularité que représente Bali au sein de l’archipel indonésien, une sorte de village d’Astérix en somme (8). Le village et ses environs ont en effet été peuplés par les Bali Aga qui se définissent comme les habitants originels de Bali, bien avant que le royaume javanais hindou-bouddhique mojapahit n’étende son influence sur l’île au XIIIème siècle (9). Leur origine répond à une
légende (10). Aujourd’hui, ils vénèrent la nature et le culte de leurs ancêtres, en y ajoutant des croyances hindouistes. Ils font de leur spécificité dans l’ensemble balinais leur raison d’être.

Et parmi ces spécificités, il est une tradition, celle d’une “fête” -sembah- qui, alors qu’arrive la saison sèche, va durer dix jours et se terminer par un “jeu-combat” dénommé “pandanus sambah”.

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Pendant la durée de la fête, les habitants se parent de leurs habits traditionnels, à savoir pour les hommes, un simple sarong. Il devrait en être de même pour les femmes. Mais l’évolution des moeurs, et vraisemblablement l’action des pasteurs et prêtres hollandais, leur ont fait adjoindre une pièce de tissu qui couvre la poitrine (11). Quant aux jeunes filles, pour le festival, elles revêtent des habits brodés aux vives couleurs.
L’avant dernier jour, dès potron-minet, nombre de porcs du village voient leur dernière heure arriver. Ca et là, on entend les grognements des bêtes entravées en attente de leur dernière heure. Et si les coqs
font retentir devant chaque maison des cocoricos stridents, c’est vraisemblablement pour se donner du courage pour les combats qui vont les opposer en fin de matinée alors que les porcs abattus commencent à se transformer en saté (12) et que bouillonnent d’immenses chaudrons remplis de
légumes et d’épices divers.

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Arrive le dernier jour. Toute la matinée, des chaudrons géants ont continué à fumer et saucisses et satés à remplir de pleins paniers. Les femmes se rendent dans un temple pour y faire bénir les offrandes qu’elles offriront ensuite lors d’une procession qui doit parcourir tout le village.
Celle-ci débute un peu avant midi. Au pied du temple principal, se rassemble la foule de tous les villageois. Elle s’organise lentement en un long cortège. En tête, on trouve de jeunes habitants portant moult oriflammes. Ils sont suivis par les prêtres. Viennent ensuite, une fleur à l’oreille, les hommes habillés en guerriers, puis les femmes portant, comme partout, les offrandes sur leur tête. Cette procession fait le tour de tous les temples du village pour s’attirer les bienfaits des divers Dieux tutélaires. Au cours de cette marche, viennent se placer en tête du cortège des habitants du village en transe. Certains hommes frappent leur poitrine d’un kriss (13). L’absence de blessure démontre qu’ils sont en relation avec les Dieux protecteurs.
La procession terminée, chacun va se rassasier dans son logis. Chaudrons vidés et barbecues éteints, peuvent alors commencer, vers 15 heures, les combats de “pandanus sambah”.
Les hommes, torse nu, se rassemblent sur une sorte de ring sous les yeux admiratifs des dames et surtout des jeunes filles en tenue d’apparat. Des bambous remplis - à défaut de “ potion magique”- d’alcool de riz ou de vin de palme- sont amenés. Leur contenu est déversé dans des cônes faits de feuilles de bananier et généreusement distribué à chaque combattant dont certains n’ont qu’une dizaine d’années.
Sur le ring sont apportés des boucliers et des bouquets de « pandanus ». Le pandanus -qui a donné son nom à ce jeu-combat- est une variété de plante tropicale (14) dont les feuilles sont pourvues d’épines. Chaque combattant se munit alors, dans une main, d’un “bouquet” fait de feuilles de pandanus assemblées et, de l’autre, d’un bouclier.
Le “jeu” consiste à bloquer son adversaire avec le bouclier et un bras, et, avec l’autre, à frotter vigoureusement avec le bouquet de pandanus -en principe- le dos de l’adversaire jusqu’à ce que celui-ci, sous l’effet de la douleur crie grâce. Des “arbitres” viennent départager les adversaires avant que les dos ne deviennent trop sanguinolents.
Pendant la durée de tous les combats, en arrière-fonds, retentit, de façon lancinante et répétitive, le son des gamelans et des cymbales censés encourager les combattants et rythmer les frottements sur le dos de l’adversaire.
Tout autour des lutteurs s’est rassemblée la gent féminine, et au premier rang, les jeunes filles. Leurs glapissements admiratifs et les clins d’oeil échangés sont censés encourager leur favori.
Chaque joute terminée, les adversaires se congratulent avec force sourires et rires. Dos et épaules, voire le visage, sont parcellés d’épines. Mais qu’importe. La tradition a été respectée. Chacun a pu démontrer sa virilité. Et surtout l’adrénaline a été déchargée.
Les combats terminés, environ deux heures plus tard, les habitants se retrouvent au temple principal pour une partie plus récréative. Des jeunes filles interprètent alors, jusque la tombée de la nuit, des danses traditionnelles de legong (3).
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Le spectacle du “pandanus sambah” rappelle celui d’autres combats que l’on peut découvrir en Indonésie.
Ainsi, sur l’île de Célèbes, et plus précisément au pays Tana Toraja, on découvre, lors des cérémonies funéraires, ce combat appelé “sisemba” ou “jeu de coups de pied” (15).
Ou sur l’île de Sumba, où, au printemps de chaque année, s’affrontent, à cheval, lors de la “pasola” des cavaliers, parfois avec une grande brutalité.
Dans tous les cas, on découvre une violence qui jure avec l’hospitalité et le sourire habituel des habitants.
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Ces “jeux-combats” participent, en fait, à l’équilibre sociétal des communautés en jouant le rôle de “soupapes d’échappement”. Et leur violence est d’autant plus affirmée que la pression sociale est forte.
Car, contrairement à ce qu’affirment certains, les sociétés traditionnelles vivent dans des cadres sociétaux très rigides. Le “sauvage vivant librement” est un mythe. Tout est codifié et strictement réglementé dans ces sociétés (16), y compris dans le domaine que nous qualifions de sphère privée.
Ces rigidités sont la conséquence logique de conditions de vie fort difficiles et fort aléatoires. Seule une communauté soudée autour des règles strictes peut survivre. Ce poids ne peut toutefois que générer des névroses. Chacun ressent le besoin de temps de “liberté”, voire de “licence” pendant lesquels ce qui n’est pas permis habituellement est possible dans le respect, toutefois, de certaines normes définies par les autorités supérieures et les Dieux.
Nos sociétés occidentales connaissent-elles de telles soupapes ? Ce rôle était traditionnellement notamment dévolu aux carnavals. L’évolution de nos sociétés a eu tendance à reléguer ceux-ci au rang de survivances du passé, même si leur rôle tend à renaître au travers de “parades” ou autres événements de foule... Le “temps des vacances” où il est permis de faire ce qu’on ne peut faire le reste de l’année joue également ce rôle de “soupape”. Le “phénomène” football ne doit-il pas être examiné aussi sous cet angle (17) ?

Jean-Michel Gallet




(1) le kecak est une danse vocale (pas d’instruments de musique) exécutée par un choeur d’hommes assis en cercles concentriques qui entrent en transe en psalmodiant “chak-achak-a-chak”, imitation des cris d’une bande de singe
(2) le barong est une danse qui représente une bataille entre le bien (Barong) et le mal (Rangda). Barong est une créature mi-chien mi-lion tandis que Rangda, veuve-sorcière, pourvue d’une langue démesurée et de canines saillantes, est le mal personnifié.
Lors de l’exécution de la danse-combat, les partisans de Barong, armés de kriss (épée traditionnelle- voir point 13) sont amenés en transe par Rangda qui les pousse à se poignarder eux-mêmes. Heureusement, Barong jette un sort qui empêche les kriss de les blesser. Un pemangku (prêtre chargé du temple -voir feuille de route 20 : “crémation à Bali”-) intervient alors pour mettre fin à la transe des danseurs et sacrifie un poulet pour chasser les esprits maléfiques
(3) le legong est exécuté par des jeunes filles. Il se caractérise par une chorégraphie faite de postures contraignantes, d’enchainements complexes de pas et de jeux de mains et de doigts et de regards. C’est la plus gracieuse des danses
(4) voir les sites web d’Andi Suscirta : http://andisuscirta.com et http://www.flickr.com
(5) à Bali, la circulation est devenue un enfer en voie de “gangrénisation”. Il y a quelques années, seul le sud de l’île -c’est-a-dire la zone la plus touristique- était touché. Aujourd’hui, ce phénomène s’étend aussi au centre de l’ile (région d’Ubud). A chacun de mes séjours balinais, je lis, dans la presse locale, que les autorités sont décidées à “trouver des solutions au problème de la circulation”, notamment en construisant des parkings en périphérie des villes, pour éviter que les véhicules, et surtout les autobus, n’entrent dans les rues étroites des cités. Mais, bien peu est fait et la situation s’aggrave chaque année.
Quant à la règle qui, jusqu’à une date récente, s’imposait à toutes les constructions (à savoir ne pas construire de bâtiments d’une hauteur dépassant celle d’un cocotier -voir feuille de route 14 : “Bali, l’enchanteresse”-), elle souffre d’exceptions croissantes. Des “barres” du type de celles qu’on s’emploie à démolir dans nos cités surgissent ça et là.. avec une hauteur qui dépasse celle d’un cocotier..à moins que le génie balinais n’ait récemment découvert une nouvelle variété géante de cet arbre.
Enfin, se posent avec une acuité croissante des problèmes d’approvisionnement en eau et surtout en traitement de l’eau et des déchets.
En réalité, ce dont a besoin l’île, ce ne sont pas des “solutions à la petite semaine”, mais d’une politique globale des transports dans le cadre d’une politique globale d’aménagement du territoire organisant notamment la répartition du foncier entre les deux grandes activités économiques de l’île : l’agriculture et le tourisme. A défaut, la “bulle immobilière” dont profitent largement certains Balinais continuera à croître..et chacun sait que le destin des “bulles” est d’éclater tôt ou tard
(6) Bali a une superficie de 5 632 km2 -soit un département français “moyen”- et une population de 3,9 millions d’habitants. En 2009, l’île a reçu plus de 6 millions de visiteurs dont 2,2 millions d’étrangers (le solde correspond au nombre d’Indonésiens ayant visité Bali l’année dernière). Les Australiens, avec 20 %, avaient représenté le premier contingent de touristes étrangers. Les Français, en nette augmentation en 2009 (+ 33%), étaient le 7ème pays en nombre de visiteurs (114 000) et le premier pays européen.
Il est impossible, au moment où ces lignes sont écrites, de connaitre avec certitude les chiffres pour 2010. Si toutefois on fait une projection à partir des tendances observées les neuf premiers mois de cette année, le nombre de touristes pourrait s’élever en 2010 à sept millions de visiteurs dont 2,48 millions d’étrangers. Ce dernier chiffre toutefois recèle des évolutions par rapport à 2009. Ce sont les Australiens (estimation 2010 : + 48,5 %) qui permettent cette sensible augmentation de la fréquentation. Par contre, tous les autres pays du monde, exception faite du Royaume-Uni (+ 16,2 %) et des Pays-Bas (+8,25 %), ont une fréquentation soit stable, soit en légère baisse par rapport à 2009. Ainsi, le nombre de touristes français serait en légère baisse par rapport à celui de 2009 (moins 2,8 %), faisant rétrograder notre pays de la 7ème à la 8ème place. Il est vrai que, pour les touristes de la zone euro, jusqu’à la fin de l’été 2010, le pouvoir d’achat de leur monnaie avait baissé de 25% en un an…en 2009, l’euro s’échangeait à 14 000 roupies (monnaie locale) et, lors de l’été 2010, à 11 000 roupies.. et comme l’afflux touristique a fait monter fort sensiblement les prix depuis deux à trois ans, Bali est devenue une destination plus chère que d’autres pays du sud-est asiatique. Enfin, comme partout, on note une tendance au raccourcissement de la durée des séjours et à la baisse du montant des dépenses effectuées
(7) Bali reste un des rares exemples de pays entré dans le 21ème siècle où les traditionnelles valeurs qui sous-tendent la société depuis des siècles sont toujours vivantes. Pour l’instant (mais rien ne peut présager du futur et des choix des nouvelles générations), le “ciment” qui soude les Balinais regroupés au sein de communautés -dénommées banjars- (voir feuille de route 20 : “crémation a Bali”) continue à tenir : l’argent reste encore et d’abord un moyen d’honorer les temples et les Dieux. Pour Thierry, un ami Français, installé à Ubud, depuis 5 ans : “ Bali, culturellement, c’est la Corse”
Pourquoi la culture balinaise résiste-t-elle apparemment mieux que d’autres cultures à la vague d’uniformisation de la mondialisation ?
A mes yeux, plusieurs raisons peuvent expliquer cette réalité.
D’abord, nous sommes sur une île, et comme partout, l’insularité préserve les traditions.
Ensuite, Bali est une île où la majorité des habitants est issue de Java, île où l’élite hindouiste a voulu, notamment au XVème siècle, échapper à l’islamisation. La religion est donc de l’essence même de l’île et sa raison d’être.
Enfin, les habitants ont su, grâce au tourisme, trouver un moteur “économique” qui contribue au maintien des traditions et qui d’ailleurs ne peut fonctionner que si les traditions sont conservées
(8) Tenganan est habité par des descendants des Bali-Aga, premiers habitants de Bali avant l’arrivée des Javanais (de Java-est) dans l’île vers les X-XIèmes siècles et celle surtout du puissant royaume Mojapahit au XIIIème siècle (voir point 9). L’habitat est resté inchangé : le village de Tenganan reste encore aujourd’hui un village-rue, tel qu’il existait avant l’hindouisation. Le tourisme est, là aussi, la principale activité économique. Le village vit essentiellement de la production et de la vente de produits artisanaux, tels cette étoffe “magique” supposée protéger ceux qui la portent de la magie noire. S’est également maintenue comme artisanat local la transcription d’événements culturels sur des feuilles de lontar -le lontar est un arbre qui ressemble au cocotier-. Ses feuilles, coupées selon un format rectangulaire et desséchées, servent de support pour écrire les textes sacrés de calendriers balinais ou des extraits des chants épiques traditionnels (Rayamana)
(9) le royaume de Majapahit (ou Mojopahit) était situé dans la partie orientale de l’ile de Java. Né au Xème siècle, il étendit progressivement son influence sur une grande partie de l’archipel indonésien et sur Bali à partir du XIIIème siècle. Il connut son apogée entre 1350 et 1389 et était alors le plus puissant des royaumes javanais de la période hindou-bouddhique. Vers la fin du XVème siècle, des guerres de succession affaiblirent le royaume. En 1527, le royaume passât sous le contrôle d’un sultan qui amena la religion musulmane. La plupart des princes javanais vassaux du royaume Majapahit se réfugièrent alors à Bali
(10) selon cette légende, de nombreux siècles avant la conquête hindoue-bouddhiste javanaise -donc avant les X-XIème siècle-, le cheval préféré du Roi de Bedulu (capitale du puissant royaume balinais situé près d’Ubud et dernier royaume à résister aux Javanais de Mojopahit) s’échappa. Le Roi envoya alors des groupes d’hommes dans toutes les directions à la recherche de l’animal. Un de ces groupes, originaire d’un lieu appelé Tenganan partit vers l’est et découvrit l’étalon mort. En remerciement, le Roi proposa à leur chef de choisir une récompense. Ce dernier demanda d’obtenir un terrain correspondant à la surface imprégnée de l’odeur du corps décomposé. Le Roi ordonna alors à son officier doté de l’odorat le plus fin de se rendre sur les lieux et de délimiter les nouvelles terres de la communauté de Tenganan. Mais arrivé sur les lieux, il lui sembla que l’odeur le poursuivait. Après avoir marché des jours et des jours, l’officier déclara que les terres étaient suffisamment vastes pour installer la communauté de Tenganan. Quand l’officier fut parti, le chef du village sortit de dessous ses vêtements une pièce de viande faisandée découpée de la carcasse (source : Bali Authentique : “comment le village Bali Aga de Tenganan a obtenu ses terres”)
(11) dans la tradition hindouiste, le corps de chaque être ressemble à la cosmogonie : la tête -c’est-à-dire le haut comme les montagnes- est sacrée; le tronc représente la terre nourricière et est à découvert pour les deux sexes; le reste est “impur” comme l’eau et les profondeurs de la terre et doit être recouvert par un sarong : impensable d’entrer dans un temple sans ce dernier vêtement (voir feuille de route 20 : “crémation a Bali”)
(12) le saté est une préparation culinaire très répandue en Indonésie. Il s’agit de brochettes de viande marinée. Elles sont accompagnées de riz, de légumes et d’une sauce
(13) le kriss, sorte de long poignard, de forme ondulée -avec des courbes toujours en nombre impair- ou droite, se retrouve dans toutes les cultures de l’Asie du sud-est (du Viet nam à l’Indonésie en passant par la Thaïlande) depuis plus de deux millénaires. Par contre, il est étranger à la culture indienne. Son culte fait donc partie du patrimoine culturel de cette région et a survécu à l’hindouisation et même à l’islamisation de l’Indonésie.
Il existe deux types de fabrication de kriss :
- le kriss “classique” fait de fer, d’or, d’argent et de cuivre et aujourd’hui de nickel. Originaire de l’ile de Sulawesi (Célèbes), c’est le type le plus répandu dans toute l’Indonésie, y compris à Bali
- le kriss de Jojakarta (est de Java) qui incorpore un petit morceau (à raison d’un gramme par kriss) d’une météorite tombée au 18ème siècle à Prambanan (Java est) afin de montrer le lien entre le ciel et le kriss. C’est ce type de kriss qui est remis encore aujourd’hui, à chaque sultan de Jojakarta (Java est). Car chaque sultan doit posséder son kriss personnel pour être protégé des mauvaises influences pouvant survenir durant son règne
Le kriss n’est pas qu’une simple arme. C’est d’abord et surtout un objet doté d’ondes mystérieuses liées à sa fabrication.
Ainsi, un kriss ne peut être fabriqué que certains jours propices. Achevé, il doit recevoir une bénédiction spéciale et doit toujours être traité avec grand respect. Les forgerons (pande en indonésien) capables de fabriquer des kriss ont toujours bénéficié d’un statut spécial dans l’ordre des castes. Ils ont leurs propres temples et considèrent Brahma (le Dieu associé au feu) comme le Dieu supérieur.
Les pouvoirs magiques d’un kriss résultent donc de sa fabrication et de la relation entre le kriss et son détenteur. Ainsi, avant de faire fabriquer un kriss, il est essentiel de donner son jour et son heure de naissance. Sinon, le détenteur du kriss risque de devoir affronter des ondes négatives. En outre, son détenteur, pour pouvoir garder les ondes bénéfiques, doit faire chaque année une offrande spécifique à un jour déterminé en fonction du calendrier balinais
(14) le pandanus est une plante tropicale très répandue et très utilisée en Asie comme condiment en cuisine ou pour fabriquer des huttes. Sa fleur sert à fabriquer une huile essentielle. On compte 600 variétés de pandanus
(15) voir feuille de route 24 : “ Tana Toraja – une religion face au mystère de la mort”. La “sisemba” consiste à frapper l’adversaire avec la plante des pieds et à essayer de lui faire perdre l’équilibre. Ce “jeu-combat’ est un succédané du “sibamba”, un jeu-combat beaucoup plus violent qui était pratiqué autrefois par les jeunes et les hommes sur l’ile de Célèbes jusqu’à ce que les autorités coloniales hollandaises l’interdisent au début du siècle dernier. Lors du sibamba, les combattants s’affrontaient armés de bouts de bois. Selon certains chercheurs, le sibamba serait toujours pratiqué dans des régions reculées du Tana Toraja, les bâtons étant toutefois généralement remplacés par des tiges de palmiers (voir “les Torajas d’Indonésie” – Franck Michel – éd. Histoire et Anthropologie)
(16) ainsi, chez les Bali Aga, à Tenganan, il est interdit de se marier en dehors de la communauté. Sinon, on est exclu de celle-ci. A côté de Tenganan, se sont ainsi créés des villages composés de ces “exclus”. Pour éviter l’endogamie, à l’intérieur du village de Tenganan, les mariages sont strictement réglementés
(17) reste que le monde de l’entreprise, dans les pays occidentaux, ne connait pas de tels temps de “respiration”.... et que dire du couple ?

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