Par Père Charles BONNET
Deux heures et demie. Pendant deux heures et demie, le Père Bonnet a su intéresser, voire passionner son auditoire composé d’une trentaine d’étudiants boursiers du Centre France-Asie sur le thème du mariage. Quelle fut sa recette ?
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Sur le plan de la forme, son intervention fut parsemée d’exemples ou d’anecdotes concrets et souvent personnels, le tout teinté d’humour. Mais surtout, il a su éviter de faire de son exposé un discours doctrinaire, magnifiant de façon scolastique ou pesante le rôle ou la position de l’Eglise. Sans renoncer à ce qui lui paraît essentiel (par exemple en soulignant son opposition déterminée à l’avortement), il a su nous faire part de ses interrogations (par exemple sur l’homosexualité) et, surtout, il a intégré les évolutions de la société (cohabitation avant le mariage, contraception, PACS, divorces) pour nous rendre compte de l’évolution du concept du mariage tout en restant optimiste sur ces mutations.
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Sur le fond, le Père a abordé son sujet sous un angle historique. Le mariage est une institution que l’on rencontre dans toutes les sociétés (africaine ou européenne -ou asiatique-). En France, son cadre fut longtemps déterminé par l’Eglise catholique étant donné la prééminence de cette religion depuis de nombreux siècles. Si certes la Révolution française introduisit le mariage civil, l’orateur a voulu démontrer que les créateurs de la République n’ont, en fait, que « décalqué » un cadre mis en œuvre par l’Eglise catholique tant au niveau du cérémonial que des finalités du mariage (libre choix du conjoint, fidélité, permanence du lien et aide mutuelle).
Ce « singisme » du pouvoir civil est, pour le Père Bonnet encore d’actualité puisqu’aujourd’hui de nombreux maires copient le concept de « préparation au mariage »mis en œuvre, depuis plusieurs décennies, par l’Eglise catholique.
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A mon avis, le mariage est un temps tellement fondamental dans la vie sociale qu’aucun pouvoir, quelles que soient ses motivations, fondées ou non, ne peut s’en désintéresser. C’est donc le pouvoir dominant dans ladite société qui va en fixer les règles. Si c’est le pouvoir civil qui les détermine, cela ne signifie-t-il pas qu’il a pris le leadership par rapport au pouvoir religieux ?
Jean-Michel GALLET
"Le Mariage" par Père Charles BONNET
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